«Au delà de leurs différends, les hommes de chez nous réaffichent leur unité contre deux boucs émissaires récurrents : la femme et le roumi.»
Source : Tes yeux bleus occupent mon esprit – Roman – Editions ELYZAD – 01/01/2007
Le regard tendre et sans concession d’un enfant sur l’Algérie du colonialisme finissant.
« Avant d’apprendre la profession de son père, j’étais prêt à me damner, à devenir daltonien. À inventer de l’iris vert dans le bleu de son regard ! J’étais prêt à tout accepter, tout admettre. Tout mais pas un militaire ! Pas un officier ennemi alors que les frères se battent, les mains presque nues, face à une puissance surarmée ! Au maquis ou en prison, ils meurent par dizaines depuis quatre ans, pour reconquérir notre dignité bafouée. […] Mademoiselle Piette est attirante c’est certain, mais c’est la fille d’un militaire français. Ai-je le droit de l’aimer sans trahir les miens ? »
Algérie, la guerre d’indépendance couve. Salim, un jeune garçon du douar, entre à l’école et s’éveille aux autres, à ses désirs, ses révoltes et à ce déchirement qui le gagne inexorablement. Tel est le propos de ce roman d’apprentissage qui répond autant à une exigence d’une mémoire personnelle qu’au souci de célébrer l’amour de vivre dans la beauté d’un pays en proie au fracas de l’histoire.
Djilali Bencheikh, grâce à une écriture d’une implacable fraîcheur, ressuscite les espoirs et les premiers doutes de la génération du colonialisme finissant.
Djilali Bencheikh, journaliste et écrivain algérien, né près de Chlef en 1944